Ébène
L'ébène a donné son nom à l'ébéniste. C'est un bois rare, noir, dense et lourd.
Comme souvent pour les « bois des Isles », « ébène » n’est pas le nom d’un arbre, mais une appellation commerciale. Elle désigne en fait le bois de cœur de certains membres de la famille des ébénacées, appartenant au genre Diospyros, et qu’on appelle des ébéniers. C'est de Madagascar que provenait la plupart des bois d’ébène exploités en France entre le XVIIIe et le XXe siècle.
Les ébéniers d’Afrique, qui sont à peu près de la taille d’un chêne, poussent dans les régions tropicales : Benin, Cameroun, Guinée, Congo, Nigeria… Malgré leur taille, on ne trouve jamais de buche d’ébène dépassant 70 kg. Leur densité oscille entre 0,9 et 1,1, cela ne fait pas de gros morceaux. En effet, ils vivent dans des régions montagneuses et difficiles d’accès, et les grumes sont purgées de leur aubier (très clair) et débitées en portions pouvant être portées par un homme.
Remarque : l’« ébène du Mozambique », très belle et bien noire, n’est pas issue d’un ébénier, mais relève de la famille des palissandres.
L’ébène des Indes est très belle, très noire. Elle est également bien protégée, puisqu’aucune grume n’est exportée. Seuls des pièces de lutherie finies sont autorisées à sortir du pays.
L'ébène de Macassar (un port d’Indonésie), donne un bois dont la veine est marquée et régulière, avec une alternance de noir et de brun clair. C’était le bois préféré de J. E. Ruhlmann pour ses créations Art Déco. Il existe aussi une variante appelée Makassar Coromandel, qui présente une veine noire et brune disséminée dans des plages claires tirant sur le roux orangé. D’un aspect décoratif très marqué, il a été largement employé en France pendant la période Art Déco, et dans les années qui ont suivi, sur le mobilier 1950.