Les outils à main
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Comparatif entre travail aux outils à main et travail aux machines
Quand on parle de travail aux outils à main, et qui plus est en tant que professionnel, on se retrouve généralement confronté à la comparaison avec le travail aux machines. Cette comparaison n'est pas chose évidente et entraîne parfois quelques débats houleux. Vivant moi-même cette expérience, je me propose de vous livrer quelques éléments de réflexion.
Ce que je soulignerais en premier lieu, c’est que, si la comparaison se résume à chronométrer en combien de temps on coupe 5 bastaings à la scie égoïne et à la scie circulaire, le combat est évidemment perdu d'avance pour la pauvre égoïne ! Mais si on veut faire une vraie comparaison, de bonne foi, alors au minimum il faudrait la faire sur l'ensemble d'un chantier. De la préparation des outils au tout début, au rangement à la toute fin. Déballer le matériel le matin et le ranger le soir (ça n'est pas anodin dans une journée). La quasi-totalité des mes outils à main tien dans une caisse, alors qu’il faut une bonne partie de la camionnette pour transporter tout l’électroportatif nécessaire à un chantier.
- Selon les machines, la manutention des pièces est différentes : amener un outils à la pièce ou amener la pièce à la machine c’est par exemple très différent.
- Avec les machines ils nous faut souvent des gabarits et la réflexion et la réalisation de ces gabarits est à prendre en compte dans le temps de travail.
- Parfois en allant plus vite avec les machines il arrive de commettre une erreur et de la reproduire dans la lancée. À la main, l'erreur est souvent détectée avant de la reproduire !
Les deux façons de faire et l'organisation dans le travail sont vraiment totalement différentes et difficilement comparable réellement car aux machines nous aurons tendances à enchaîner les mêmes procédures alors qu'aux outils à mains nous allons faire plusieurs fois des pièces uniques. A titre comparatif justement, sur un projet comportant un peu plus de 300 feuillures, je me suis amusé à chronométrer le temps mis pour exécuter 4 feuillures : 8 mn 30 s à la défonce sous table contre 9 mn 30 s avec un rabot à main à feuillure (Stanley 45). 1 mn de plus pour 4 feuillure. Un calcul rapide nous amènerait sur un total de 10 h 45 pour les 300 feuillures à la défonceuse et 12h15 au rabot à main ! la différence est elle si énorme ? Au final j’en ai fait peut-être une trentaine à la défonceuse, et le reste à la main en alternant avec d’autres opérations ! Sur le plan financier j'ai déjà eu la remarque qu'en travaillant aux outils à mains j'allais être deux fois plus long, donc deux fois plus cher !. Je viens de parler de la première donnée concernant le temps passé, quand au temps "rémunéré" la comparaison ici ne devrait même plus se faire sur un chantier mais sur beaucoup plus que çà (presque une vie professionnelle !) pour être vraiment valable. Une fois que l'on possède ses outils et que l'on sait les entretenir, il n’y a plus d'achats d'outils à faire ! Donc une charge conséquente à retirer de son entreprise. Les risques de blessure sont également amoindri, ce qui impact la gestion financière des risques, des assurances, moins de frais entraînent une comptabilité simplifiée... Cela jouera peut être aussi sur la taille de l’atelier, donc du loyer ou du crédit. Comme je l'ai déjà dit, contrairement à ce que l'on croit, travailler aux outils à main entretien le physique (si on ne travaille pas comme un bourrin!), cela impact les risques financiers également. Est-ce le temps passé qu'il faut faire payer ou doit-on gagner ce dont on a besoin (ce qui diffère complètement d'une personne à l'autre !). Doit on tout faire pour gagner plus ou se débrouiller pour dépenser moins ? Chacun de ces choix aura des conséquences, les deux sont faisables. J’entends souvent dire "on ne peut pas "! Si on peut, par contre il faut accepter les conséquences de ses choix et on est tout à fait en droit de ne pas vouloir les accepter. Mais on peut ! Choisir une façon de travailler dépasse le critère pratique, certains choix impliquent des changements de comportements, de façon de vivre et donc des attentes différentes. C'est pour çà que faire une réelle comparaison entre les deux façons de travailler est au final pratiquement impossible et que c'est surtout les choix de chacun qui feront la diversité des artisans et des propositions qui correspondront à la diversité des clients et des demandes. Aller vite c'est bien, mais pour aller où ? Faire comme on aime c’est déjà beaucoup mieux !
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