La laque végétale Urushi : la mise en œuvre
Par Patrick Trombert
Dans un premier article publié dans le n°45 de Tournage sur bois, je vous ai fait une présentation générale de la laque Urushi et je vous ai expliqué comment tourner un bol japonais, idéal pour réaliser ses premières applications de laque. Dans cette seconde et dernière partie, nous allons nous intéresser au laquage proprement dit.
La laque Urushi donne des résultats très différents selon le type de laque et le processus de laquage : elle peut laisser le veinage du bois apparent, être opaque et colorée ou même être opaque et décorée (motifs créés en laque colorée, poudres minérales ou métalliques, incrustations de nacre…). Pour commencer, nous allons nous intéresser à une technique qui permet de laisser le veinage du bois apparent et dont le résultat est proche de certaines techniques que nous connaissons bien en tournage (comme l’association fond dur/cire de carnauba, par exemple).
La laque ressuyée
L’opération de laquage est très agréable et ne présente pas de difficulté majeure. La laque dégage une légère odeur, caractéristique, qui ne présente pas de danger (produit non volatil). En revanche, comme nous l’avons déjà dit, il est important d’éviter tout contact avec la laque sous sa forme liquide (pantalon, manches longues faisant le joint avec les gants, lunettes…). Préparez donc ces équipements.
Préparation
Couche de durcissement
Le laquage proprement dit commence par l’application d’une couche de durcissement. À l’instar d’un fond dur, cette couche a pour but d’imprégner le bois et d’empêcher ainsi la pénétration des couches suivantes.
Couche d'imperméabilisation
Laque : première couche
Laque : deuxième couche
Laque : troisième et quatrième couche
La laque translucide
La laque translucide donne un rendu visuel et tactile très différent de la laque ressuyée bien qu’elle laisse, elle aussi, apparaitre les veines du bois. L’aspect est très brillant, avec une impression d’épaisseur. Un bel état de surface lisse est plus difficile à obtenir, car le moindre grain de poussière, poil de brosse, est visible. Contrairement à la laque ressuyée, on ne peut pas frotter un chiffon sur la surface fraichement laquée, seule la brosse est en contact avec l’objet. Plus on applique de couches, plus la surface est lisse.
Je suis très satisfait de m’être lancé dans l’aventure de la laque Urushi laissant le veinage du bois apparent. Les objets réalisés, pour une première, me conviennent tout à fait. Cela m’a permis de constater et de corriger certaines erreurs.
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