Des tables gigognes
Commençons par usiner les tenons des traverses larges. Pour ma part, je possède une tenonneuse : ce travail est donc rapidement effectué. Il faut ensuite découper un épaulement de 20 mm dans la partie haute de la traverse, dans un souci de solidité.
Usinons maintenant les mortaises.
Par précaution, je fais une petite entaille au ciseau à bois afin d’éviter l’éclat en sortie d’outil.
Le tenon fait 10 mm d’épaisseur et est un peu décalé vers l’extérieur.
Remarque : il est très important d’identifier les pièces avec les signes d’établissement afin de savoir à tout moment quel est le parement de chaque pièce.
Une fois les mortaises réalisées, passons aux traverses basses. Elles vont me donner l’occasion de me servir d’une machine que je trouve très précieuse pour ce type de petit assemblage : la Domino de Festool, qui permet d’usiner rapidement et facilement des assemblages par faux-tenons. Pour usiner toutes les pièces d’une façon précise et sécuritaire, je vous invite à vous fabriquer un gabarit de perçage avec des chutes de tasseaux vissés sur une base de contreplaqué.
Les tasseaux immobilisent la traverse en permettant le perçage en bout. Des glissières sont vissées de chaque côté pour positionner la machine parfaitement. Le montage est prêt et toutes les traverses peuvent être usinées.
Une fois cette opération terminée, avec le même gabarit et en modifiant l’emplacement des tasseaux, je passe au mortaisage des pieds en partie basse et en partie haute.
Il ne reste plus maintenant qu’à faire l’entaille qui recevra le plateau de chaque table : 15 mm de large (correspondant à l’épaisseur du plateau d’une table) et 13 mm de profondeur. Je possède une scie circulaire d’établi : il est très facile de faire cette entaille avec ce type de machine. Mais on peut aussi se servir d’une bonne scie et d’un ciseau à bois.
C’est le moment de procéder à un montage à blanc afin de repérer l’endroit où il faudra faire la rainure qui servira au coulissage des tables.
Je réalise ces rainures à la toupie. Si vous n’en possédez pas, la scie circulaire peut être utilisée, ou une défonceuse via des montages d’usinage à imaginer.
Il est maintenant temps de passer au ponçage, en faisant très attention à ne pas arrondir les petites surfaces qui seront en contact. Pour ce faire, j’utilise une petite ponceuse avec un plateau de Ø 50 mm en caoutchouc dur, et je travaille en prenant mon temps. Le ponçage manuel est bien sûr tout aussi valable !
Une fois le ponçage terminé, procédons au collage, côtés par côtés, en prenant bien soin de vérifier que l’équerrage est bon. Ne mettez pas trop de colle car les dégoulinades ne sont jamais heureuses !
Puis, les cotés ayant séché, procédons au collage complet. Encore une fois, l’équerrage est très important : pour se faciliter la tâche, on peut se servir d’un gabarit afin d’être sûr de garder les pieds bien parallèles.
Le piètement de la table est alors collé. Avant d’installer les dessus, j’ajoute deux petits tasseaux à l’intérieur, afin d’augmenter la portance de coulissage.
Pendant les moments de séchage, vous aurez eu le temps d’assembler les dessus de chaque table. En ce qui me concerne, je fais toujours des collages à plat joint, à condition d’avoir pu mener un bon corroyage et d’avoir à ma disposition une bonne colle.
Vient le moment de l’assemblage. J’ai choisi de visser les plateaux par dessus car, compte tenu de la faible épaisseur du bois, nous aurions toutes les chances soit de passer au travers, soit de ne pas suffisamment les fixer sur les pieds ! Je perce donc d’abord un trou de Ø 7 mm et d’environ 5 mm de profondeur, puis un trou de Ø 4 mm débouchant pour y glisser une vis de Ø 4 x 30 mm.
Ceci fait, je rebouche le trou avec un tourillon de chêne que je colle et arase à l’aide d’une scie. Il est temps d’essayer si nos tables peuvent s’emboîter et, s’il le faut, de donner un petit coup de rabot.
À présent, nous pouvons passer au ponçage final. Quant à la finition, je vous laisse libre choix, ma préférence allant à l’huile danoise qui est vraiment efficace pour éviter la pénétration des liquides. En Enfin, l’application d’un peu de paraffine sur les parties concernées peut aider au bon coulissage des tables.
La partie « tournage » de cette réalisation a été traitée dans un article du n° 15 de la revue Tournage sur bois.
tables gigognes
cette très belle réalisation est très tentante mais pleine de contraintes. Elle correspond à une attente de mon épouse. Hé oui ce sont souvent elles qui sont nos moteurs de créativité.
J'aimerais en savoir plus, notamment des esquisses ou plans sketchup si possible.
Encore une fois bravo pour cette réalisation sobre et épurée.
Amicalement.
bruno2m@sfr.fr
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